Les consommateurs suisses souhaitent acheter des produits régionaux. Pour répondre à cette demande, une agriculture indigène forte est indispensable. Soumise au peuple le 22 septembre prochain, l'initiative sur la biodiversité provoquerait une augmentation constante des importa- tions. Elle réduirait aussi massivement les surfaces agricoles. L'association de branche BauernUnternehmen s'y oppose résolument et lance sa campagne contre cette initiative extrême.

A l'occasion de la rencontre annuelle des donateurs et en présence du conseiller fédéral Guy Parmelin, la communauté d'intérêts BauernUnternehmen, sous l'influence des protestations paysannes dans toute l'Europe, propose des solutions concrètes pour l'agriculture suisse. A savoir la reconnaissance de l'agriculture productrice qui, à l'aide de technologies modernes, fabrique durablement des denrées alimentaires en Suisse sans écologisation et bureaucratisation inutiles et exagérées. Une augmentation des prix à la production et une formation des prix basée sur les coûts effectifs. L'amélioration des méthodes de production et de transformation afin de répondre aux attentes des consommateurs en matière d'aliments durables et sains. Le renforcement de la protection douanière pour les produits agricoles et les denrées alimentaires, car nous avons des coûts de production nettement plus élevés que d'autres pays et, enfin, l'abandon des programmes d'économie sur le dos de l'agriculture.

Les actions de protestation menées la semaine dernière par nos voisins allemands ont clairement montré une chose : l'agriculture souffre du contexte politique qui impose sans cesse de nouvelles contraintes tout en manquant de sécurité en matière de planification.

Selon le dernier rapport d'Agroscope, notre agriculture se dirige vers des temps extrêmement sombres. Ainsi, en Suisse, la surface agricole a considérablement diminué au cours des dix dernières années en raison de l'augmentation des surfaces urbanisées et forestières. Il en résulte une réduction irresponsable du taux d'autosuffisance brut de notre pays, qui passera de 62% en 2012 à un niveau historiquement bas de 52% en 2021. 10% de moins, la spirale négative se poursuit et la sonnette d'alarme devrait être tirée partout.